Il existe dans le paysage musical Français une artiste extraordinaire qui vient de se voir attribuer en février 2013 une victoire de la musique dans la rubrique "Chanson de l''année" pour son œuvre, intitulée "Allez, Allez, Allez...".
Son nom est Camille Dalmais et lorqu'on écoute Camille, il n'y a que deux possibilités: soit on est fasciné et l'on reste scotché jusqu'à la fin de la chanson, soit on ne comprend rien et on zappe. Bref, il est rigoureusement impossible de rester indifférent quand Camille chante. Pour ceux qui n'ont pas pu assister au triomphe de Camille en direct sur France 2 le vendredi 8/01/2013, je plante le décor: le Zénith plein à craquer et une multitude de groupes oscillant entre charme et vacarme. Côté homme, beaucoup de voix à la limite de la rupture évoluant dans les registres haut-médiums et aigus. Certains se roulent par terre et hurlent tellement dans leur micro, qu'il est impossible de savoir quel registre ils utilisent. Impossible de trouver une belle voix chaude et grave capable de faire vibrer les femmes jusqu'au plus profond de leur eau. C'est plus équilibré côté femme, où les trois registres médiums, haut-médiums et aigus sont représentés mais toujours avec un fond sonore musical beaucoup trop élevé. Enfin, en fin de soirée arrive Camille, pieds nus, sans aucun micro (on est quand même au Zénith de Paris!!!) et une ligne musicale extrêmement dépouillée mettant en valeur les sons produits par la voix et le corps. Quand on chante à Capella comme le fait Camille, on met son âme à nu et l'on ne peut rien cacher car l'origine du flot de décibels vient du fond de l'être et non d'une floppée d'instruments. Il faut être vraiment être très forte pour supporter une telle épreuve et c'est précisément cela qui peut effrayer ceux qui fuient leur être intérieur en multipliant les instruments de musique et les effets sonores électroniques. Avec Camille, pas de trucages, rien que la voix, le rythme du corps et une présence qui s'impose par l'être et non le paraître. Cela est suffisamment rare pour que je me permette de le signaler dans ce site où l'art est défini comme la limite vers laquelle doit tendre tout scientifique, la science constituant elle-même la limite vers laquelle doit tendre tout artiste. Comme avec les chamanes, Camille par les sons émis par sa voix et rythmés par son corps peut nous reconnecter avec la source, le champ créateur qui n'est que vibrations. C'est précisément ce qu'évoque cette magnifique chanson écrite et interprétée par Camille et qui illustre le lien très fort qui unit la femme et l'eau. Enfin, pour remercier Camille de son travail et l'encourager à continuer dans cette voie (ou voix) je lui dédie, ce petit poème écrit après ma première rencontre avec elle lors de l'émission de France-Inter, "On va tous y passer" le 22 janvier 2013:
Lorsque Camille ceinte de sa mantille babille ses subtils trilles sans talons aiguilles je frétille et je me tortille tel un joyeux drille tandis que d’autres vacillent et dégobillent. Sur la charmille parsemée de brindilles qui croustillent sous mes pas, une escadrille de chenilles broutent l’alchemille, tandis que le chant envoûtant de Camille me houspille et me titille distillant des parfums de vanille et quelques doux arômes de camomille fleurant bon la morille et la myrtille. Face aux banderilles que gaspillent quelques gorilles qui resquillent engonçés dans leurs guenilles, Camille riposte par une flottille de notes, autant de faucilles qui torpillent toutes les bordilles émanant de ces Bastilles de pacotille. Loin des broutilles, la voix de Camille scintille et mordille et il est grand temps que je décanille, non pour aller jouer à la manille ou aux billes ou encore sucer je ne sais quelle pastille, mais juste pour vous laisser déguster ce petit codicille en savourant les sons distillés par cette si naturelle jeune fille.
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