mercredi 4 juin 2014
Cérès
La ligne neigeuse sépare de manière conventionnelle le système solaire entre objets secs allant jusqu'à la ceinture d'astéroïdes principale, et les corps glacés gravitant au-delà de cette ceinture. Des observations récentes on démontré la présence de glace sur la surface de certains astéroïdes pouvant être sublimée. Des minéraux hydratés ont aussi été trouvés à la surface des plus grands objets de la ceinture d'astéroïdes ainsi que sur la planète naine Cérès, identifiée dès 1801, qui posséderait ainsi un cœur silicaté entouré d'un manteau de glace. La présence de vapeur d'eau autour de Cérès est trahie par la détection du radical hydroxyle, produit par la photodissociation de la molécule d'eau.
Très récemment on a pu détecter la présence d'eau "ortho" sur Cérès via son émission caractéristique à 556.939 GHz. On sait donc maintenant que Cérès projette dans l'espace de la vapeur d'eau et que ce rocher de 900 km de diamètre pourrait contenir plus d'eau que la Terre. Avant cette découverte, la présence de vapeur d'eau dans la ceinture d'astéroïdes était très incertaine. Grâce à l'observatoire Herschel, on a ainsi pu mesurer un taux d'émission de vapeur d'eau de 6 kilogrammes par seconde, une activité très faible par rapport aux comètes. Cérès rejoint donc Europe et Encelade comme candidat potentiel pour héberger des formes de vie extra-terrestres. Or il se trouve que Cérès et Vesta sont les vestiges d'une époque où le système solaire était en train de naître. En effet, lors de la formation de la planète Jupiter, il y a environ 4,5 milliards d'années, le système solaire grouillait d'objets comme Cérès dans un ballet incessant entre le système solaire interne et externe. Il y avait alors de fréquentes collisions entre tous ces objets ainsi qu'avec les planètes en formation. Il est ainsi fort probable que c'est durant cette période que l'eau fut apportée sur Terre via ces astéroïdes qui s'écrasaient à sa surface. L'arrivée de la sonde spatiale "Dawn" sur Cérès en mars 2015 permettra de cartographier sa surface et de recherche la présence de cryovolcanisme, c'est à dire de volcans éjectant de la glace.
Référence
M. Küppers, L. O’Rourke, D. Bockelée-Morvan, V. Zakharov, S. Lee, P. von Allmen, B. Carry, D. Teyssier, A. Marston, T. Müller, J. Crovisier, M. A. Barucci & R. Moreno, "Localized sources of water vapour on the dwarf planet Ceres", Nature, 505 (2014) 525–527.
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